mercredi 31 janvier 2018

Le Sel de la terre n° 103

ÉTUDES
★ Frère LOUIS-MARIE O.P. : L’ordre suffit-il à prouver Dieu ?
ANNEXE : Petite histoire du darwinisme
★ Guibert DE GORZE : La subversion de la vie religieuse au concile Vatican II (V)
★ Cardinal Michael FAULHABER : De l’ancien au nouveau Testament (suite et fin)
DU COMMUNISME AU MONDIALISME
★ Hugues BOUSQUET : Une économie de faillite et de famine
★ Arthur MONIN : La terreur communiste
★ Joseph DE BELFONT : Le communisme à la lumière de Fatima
★ Frère MARIE-DOMINIQUE O.P. : Le message de Fatima, dernier remède donné au monde
★ Père BRUNO O.S.B. : Notre-Dame de la prière (les apparitions de l’Ile-Bouchard – 1947)
LECTURES
★ DOCUMENTS :
– MAUBERT : Nouvelles de Rome. N’est-ce pas un devoir de chercher à être reconnus officiellement par le pape ? (II)
★ RECENSIONS : Les Apôtres en Inde – Correspondance Marie Noël-abbé Mugnier
– Les premiers bâtisseurs de l’Église
★ PARMI LES LIVRES REÇUS
★ INFORMATIONS ET COMMENTAIRES :
– Des esclaves consentants

lundi 29 janvier 2018

Composition du chapitre de la FSSPX en 2012 et en 2018

Certaines personnes ont pris le temps d'analyser la composition des chapitres de 2012 et surtout celui de 2018. Le chapitre de 2012 avait déjà choisi de renvoyer Mgr Williamson et avait abdiqué le principe directeur de la Fraternité depuis 1988 à savoir qu'aucun accord ne serait envisageable avec Rome tant que celle-ci ne reviendrait pas à la Tradition. 
Puis d'autres personnes se sont risquées à coloriser la composition du chapitre à venir.  Il est pire que celui de 2012.

La morale de l'histoire est qu'il faut désormais continuer la Tradition sans plus rien attendre de la structure "FSSPX."

Membres du chapitre 2012

Menzingen

1. Bernard FELLAY
2. Niklaus PLUGER
3. Alain-Marc NELY
4. Christian THOUVENOT
5. Emeric BAUDOT

Évêques

6. Richard WILLIAMSON
7. Bernard TISSIER de MALLERAIS
8. Alfonso de GALARETTA

Recteurs de séminaire

9. Ecône : Benoît de JORNA
10. Flavigny : Patrick TROADEC
11. Goulburn : Vicente GRIEGO
12. La Reja : Davide PAGLIARANI
13. Winona : Yves LE ROUX
14. Zaitzkofen : Stefan FREY

Districts – Maisons autonomes

15. Afrique : Loïc DUVERGER
16. Asie : Daniel COUTURE
17. Australie : Edward BLACK
18. Autriche : Helmut TRUTT
19. Benelux : Benoît WAILLIEZ
20. GB,Irlande,Scandinavie : Paul MORGAN
21. Canada : Jürgen WEGNER
22. Europe de l’Est : Karl STELHIN
23. France : Régis de CAQUERAY
24. Allemagne : Franz SCHMIDBERGER
25. Italie : Pierpaolo PETRUCCI
26. Mexique : Mario TRAJO
27. Amérique du Sud : Christian BOUCHACOURT
28. Espagne : Juan de MONTAGUT
29. Suisse : Henry WUILLOUD
30. Etats-Unis : Arnaud ROSTAND

Anciens

31. Jean-Yves COTTARD
32. Patrick GROCHE
33. Emmanuel du CHALARD
34. Gregory POST
35. Louis-Paul DUBROEUCQ
36. Jean-Michel FAURE
37. Pierre-Marie LAURENCON
38. Jean-Pierre BOUBEE
39. Freddy MERY
40. Jacques EMILY



                                                              ______________________________

(En rose : les plus favorables à une normalisation avec Rome 
En bleu  : les moins favorables à une normalisation canonique avec Rome. )


Membres du chapitre 2018


Menzingen

1. Bernard FELLAY
2. Niklaus PLUGER
3. Alain-Marc NELY
4. Christian THOUVENOT

5. Pablo SUAREZ

Evêques

6. Bernard TISSIER de MALLERAIS fait campagne pour la réélection de Mgr Fellay
7. Alfonso de GALARETTA fait campagne pour la réélection de Mgr Fellay

Recteurs de séminaire

8. Ecône : Benoît de JORNA
9. Flavigny : Patrick TROADEC
10. Goulburn : Daniel THEMANN
11. La Reja : Davide PAGLIARANI
12. Winona : Yves LE ROUX
13. Zaitzkofen : Franz SCHMIDBERGER


Districts – Maisons autonomes

14. Afrique : Henry WUILLOUD
15. Asie : Karl STELHIN
16. Australie : John FULLERTON
17. Autriche : Stefan FREY
18. Benelux : Patrick DUVERGER
19. GB, Scandinavie : Robert BRUCCIANI
20. Irlande : Vicente GRIEGO
21. Canada : Daniel COUTURE
22. Europe de l’Est : Lukas WEBER
23. France : Christian BOUCHACOURT
24. Allemagne : Firmin UDRESSY

25. Italie Nely ?
26. Mexique : Jorge AMOZURRUTIA
27. Amérique Centrale : Lawrence NOVAK
28. Amérique du Sud : Mario TREJO
29. Brésil : Juan de MONTAGUT
30. Espagne : Philippe BRUNET

31. Suisse : Pascal SCHREIBER
32. Etats-Unis : Jürgen WEGNER

Anciens

33. Jean-Yves COTTARD
34. Patrick GROCHE
35. Emmanuel du CHALARD
36. Gregory POST
37. Louis-Paul DUBROEUCQ
38. Pierre-Marie LAURENCON
39. Jean-Pierre BOUBEE
40. Freddy MERY
41. Jacques EMILY

Mozart à Broadstairs

Mgr Williamson nous donne aujourd'hui de très bonnes raisons pour écouter de la belle musique... et méfions nous de ceux qui n'en écoutent pas !


Dans ce monde bancal, de dissonante tristesse,
L’âme accueille Mozart, sa joie et sa sagesse.

Du vendredi soir 23 février, 18 heures, au dimanche 25 février midi, se tiendra à la Queen of Martyrs House, à Broadstairs, un modeste week-end musical entièrement consacré à la musique du célèbre compositeur autrichien de la fin du XVIIIe siècle, Wolfgang Amadeus Mozart (1756–1791). Pourquoi la musique, alors qu’on pourrait employer ces instants à quelque chose de plus directement religieux ? Et pourquoi choisir Mozart en particulier ?

Pourquoi la musique ? Parce que la musique est un don que Dieu a fait au monde, et qui exprime l’harmonie qu’il a implanté au centre de Son univers, harmonie à laquelle correspondent tous les êtres vivants, non seulement les anges et les hommes mais aussi, à leur manière, les plantes et les animaux. Prenons l’exemple des plantes. Des chercheurs du Colorado, aux États-Unis, ont mis des plantes dans quatre boîtes remplies de lumière, air, humidité et terre identiques. Dans trois d’entre elles, ils ont diffusé du chant grégorien ou de la musique classique ou du rock, tandis que dans la quatrième ils ont laissé le silence. Avec la musique rock, la plante a poussé mais a fané ; avec le chant grégorien, elle a fleuri ; tandis qu’avec la musique classique et le silence, le résultat était entre les deux. Pour ce qui est des animaux, il y a des éleveurs de vaches qui diffusent de la musique douce dans l’étable au moment de la traite pour augmenter la production du lait, tout comme les supermarchés diffusent de la musique pour augmenter le volume d’achats de la clientèle humaine. Faut-il en être surpris ? C’est Dieu qui nous a créés et non pas nous-mêmes (Ps. IC, 3), nous sommes Ses créatures telles qu’Il nous a conçues pour que nous prenions notre part à l’harmonie de Son univers tout entier.

Pour les êtres humains, la musique est ce langage supérieur donné par Dieu qui permet d’accéder à l’harmonie divine, même si, comme Brahms, on ne croit pas en Dieu. La musique est donc naturelle aux êtres humains ; elle exerce sur eux une énorme influence morale, pour le meilleur ou pour le pire. Comme notre mère l’Église a recours au chant grégorien et à la polyphonie pour élever les âmes vers le Ciel, de même le Diable utilise le rock et toutes sortes de musiques modernes pour pousser les âmes vers l’enfer. “Dis-moi quelle est ta musique, et je te dirai qui tu es”, ainsi va le dicton. D’après Shakespeare tout homme, ou presque, a de la musique en lui, et malheur à lui si ce n’est pas le cas :

“Un homme qui n’a pas de musique en lui-même

Est propre aux trahisons, aux complots, aux rapines . . .

Méfiez-vous de lui . . . . Écoutez la musique ! “(Merchant of Venice, V, 1)

Et s’il faut plutôt se méfier de l’homme qui n’ait pas de musique en lui, n’est-ce pas parce qu’il n’est pas sur la longueur d’ondes du Bon Dieu ?

Voilà le cas du monde moderne. C’est pourquoi ce qui, aujourd’hui, tient souvent lieu de musique n’est en fait qu’une misérable cacophonie. Mais la musique est si naturelle à l’homme, si profondément enracinée dans l’âme humaine que, malgré tout, les gens aiment ça. Ce bruit affreux stagne dans l’âme d’innombrables personnes autour de nous, si bien qu’à travers elles, il déteint sur nous-mêmes et nous éloigne de Dieu, si nous n’y prenons garde. Au fond, il y va de Dieu et de la religion. En effet tout ce qui est profondément humain se rapporte à Dieu, et la musique est assurément profondément humaine.

D’autre part, Mozart venait d’un monde bien plus sain que le nôtre. Sa musique correspond à un moment particulier de l’histoire, moment fait d’harmonie et d’équilibre entre l’ordre ancien et l’émotivité moderne. Mozart est le musicien des musiciens. Voici quelques témoignages de musiciens célèbres – Tchaïkovski confiait : “Je trouve repos et consolation dans la musique de Mozart. Elle exprime cette joie de vivre propre à sa nature saine et pleine d’entrain.” Schubert affirmait : “ C’est l’image d’un monde meilleur que vous nous avez donnée, O Mozart ! “ Gounod déclarait : “ Mozart, le Ciel dans sa munificence vous a tout donné : grâce et force, abondance et modération, équilibre parfait. “ De son côté, Brahms disait :” C’est un réel plaisir d’entendre une musique si brillante et si spontanée, exprimée avec tant d’aisance et de grâce. “

Mozart a écrit toutes sortes de musique, mais ses opéras et ses concertos pour piano sont exceptionnels. Dans notre maison de Broadstairs, il ne nous est pas possible de reproduire les opéras. En revanche, John Sullivan, qui en 2016 a osé jouer ici en 42 heures la moitié des sonates pour piano de Beethoven, pourra facilement réaliser un exploit simila ire en interprétant des sonates et des concertos pour piano de Mozart. Faites-nous savoir si vous voulez venir, afin que nous puissions avoir une idée du nombre de personnes à prévoir. Pas de billets à acheter. Mozart n’a pas de prix.

Kyrie eleison.

mardi 23 janvier 2018

Sermon catéchétique au sujet du péché grave

A l'occasion de son passage en Belgique, M l'abbé Salenave a donné un petit mot de catéchisme sur la question du péché grave. Bonne piqûre de rappel en un temps qui veut ignorer le vrai mal qui menace tout homme.

lundi 22 janvier 2018

Survivre au Goulag

 Mgr Williamson nous invite ici à réfléchir à la façon de ne pas céder aux différents types de terreurs que les ennemis des catholiques essayent d'infliger aux âmes pour les faire céder. A appliquer en tout temps y compris sous la terreur moderniste (ou libérale).

Kyrie eleison DXLIX (20 janvier 2018)

Avez-vous peur de l’enfer que préparent les mondialistes ?
Que votre château intérieur, rempli de Dieu, leur résiste.


Alexandre Soljenitsyne (1918–2008) est l’un des rares écrivains du XXe siècle vraiment éminents qui ne soit pas mécréant. Car il est revenu à Dieu, grâce sans doute aux souffrances qu’il a endurées sous la tyrannie du régime totalitaire de la Russie soviétique qui a sévi de 1917 à 1989. Dans son principal ouvrage, L’Archipel du Goulag, en trois volumes, il s’est surtout appuyé sur l’expérience qu’il a vécue de 1945 à 1953 au sein de cet archipel communiste fait de camps de prisonniers répartis dans toute la Russie. Il a pu survivre à cette expérience, et ses écrits comportent des indications ou des conseils sérieux pour rester en vie dans ces prisons totalitaires modernes. Il paraît que les mondialistes ont déjà préparé des prisons un peu partout aux États-Unis afin de pouvoir faire taire les ennemis de l’État mondialiste. Celles-ci retiendront certainement dans leur fers barbelés des chrétiens convaincus. Voici, tirée de L’Archipel Goulag, une recette de survie en sept points, présentée l’année dernière en France.

* Lors de l’interrogatoire préliminaire, n’essayez pas de tromper ou de rouler ceux qui vous interrogent, alors que, pendant une semaine, vous n’aurez reçu que le minimum de nourriture et pu dormir juste ce qu’il faut pour ne pas mourir. Essayez plutôt de faire l’idiot, du début à la fin, par ex : “Je ne sais pas”, “je ne me souviens pas”. En tout cas, ne vous y trompez pas : ce sont les interrogateurs qui rédigent le procès-verbal de l’interrogatoire. Le Parti leur sert de conscience et ils ne veulent pas perdre leur emploi.

* Une fois en prison, ayez une vie de l’esprit suffisamment intense pour que, quelles que soient vos souffrances, votre équilibre mental ne soit pas détruit.

* Mettez-vous dans le crâne, aussi vite que possible, que votre passé est à jamais révolu, voire votre vie elle-même. Ainsi, lorsque vous n’aurez plus rien à perdre et que vous en serez intimement convaincu, vous prendrez la résolution de tenir coûte que coûte une ligne de conduite que vous vous serez tracée. Et dès ce moment-là, vous ne les craindrez plus. Vous saurez spontanément quoi répondre et comment répondre ; ils ne pourront plus vous en imposer, et si vous devez mourir, ce sera avec dignité et avec la conscience tranquille. C’est de cette force morale qu’ils ont peur. Ils feront tout pour la briser, en faisant miroiter de fausses espérances : celle d’être gracié, par exemple.

* Ne possédez rien, soyez détaché de tout et vous aurez le calme et la liberté d’esprit nécessaire pour juger sereinement les gens et les circonstances. La connaissance que vous avez de l’homme et de la nature humaine doit se fonder uniquement sur le souvenir de votre expérience.

* Abandonnez jusqu’à l’idée d’organiser votre propre vie afin de préserver votre tranquillité d’esprit.

* Ne croyez personne, méfiez-vous de tout le monde : au goulag, personne ne fait rien pour rien.

* Enfin, rapprochez-vous des prisonniers qui sont honnêtes contre les méchants et les mouchards, allant jusqu’à faire justice vous-même, s’il le faut. Car en effet, l’une des découvertes les plus étonnantes de votre voyage à travers cet univers infernal, c’est que vos pires ennemis ne sont pas les gardiens, mais . . . vos compagnons de prison. La loi de cette jungle s’énonce ainsi : aujourd’hui, c’est à toi de crever ; demain, ce sera mon tour. Tout ce que vous pouvez faire, c’est de frapper le premier, quitte à recevoir un coup de couteau en retour . . . . Bref, faites-vous respecter si vous ne voulez pas qu’on vous exploite.

Selon l’enseignement de l’Église, l’utilisation de la force physique, en cas de légitime défense, doit être proportionnée à la menace de l’attaque. Mais là n’est pas l’essentiel. Ce que relève surtout Soljenitsyne, c’est la renonciation à tout espoir terrestre, le détachement de tous biens, la tranquillité d’esprit, la conscience en paix ; bref, cette force morale intérieure qui transfère à ses adversaires la peur qu’on a d’abord pour soi-même. Ici, les catholiques sont universellement reconnus gagnants, car une vie de prière les garde près de Dieu. “La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi” (I Jean V, 4).

Kyrie eleison.

dimanche 21 janvier 2018

La Résistance en Inde

Nous venons de recevoir des nouvelles très encourageantes de nos missionnaires indiens. M. l'abbé Chazal a fait une petite tournée pour visiter ses confrères. Voici donc un aperçu  de leur travail missionnaire.





vendredi 19 janvier 2018

PONTMAIN 2018 – Deux visages pour deux Eglises

Deux grands courants s’affrontent aujourd'hui dans l’Eglise : le courant réellement catholique d'un côté, qui refuse la Révolution apostate, et le courant libéral (ou moderniste) de l’autre, qui veut se réconcilier avec le monde moderne et les idéaux de 1789. Les fidèles sont donc confrontés à ce choix : Dieu ou la Révolution, Dieu ou l'esprit du monde. Les pèlerinages et les sanctuaires mariaux n’échappent pas à cette infestation. A Pontmain aussi, il faut choisir : le ralliement à la révolution conciliaire, qui diffuse insidieusement une nouvelle religion, ou l’humble fidélité au message de Notre-Dame, à l'exemple du bon curé Guérin.

Source

Pontmain n'est pas cela pour nous :

Le 17 janvier est la date anniversaire des apparitions de Notre-Dame à Pontmain en 1871. A l'occasion de cet événement marial, la FSSPX a organisé cette année un pèlerinage.

Les fidèles ont eu la surprise d'y trouver et d'y entendre l'abbé Vincent Quilton, attaché au district de France à Suresnes. Pour mémoire, ce prêtre a participé, en qualité de Procureur, au procès mené au sein de la Fraternité à l’encontre des abbés Pinaud et Salenave en 2013. C'est lui qui a justifié l'usage du nouveau code de droit canonique dans le cadre de cette procédure, et qui a requis que l’abbé Pinaud soit « interdit » de messe (même dite en privé). Après 240 jours d’assignation à résidence en Autriche, l’abbé Pinaud a reçu notification du jugement rendu par ce tribunal (constitué par le Supérieur Général Mgr Fellay). La sentence signée de l’abbé Wuilloud le 28 octobre 2013 déclare l’abbé Pinaud suspens a divinis, c’est-à-dire privé du droit d’exercer toutes les fonctions sacerdotales, y compris celle de célébrer la messe en privé !

Selon le même abbé Quilton, « l’abbé Pinaud ne bénéficie pas de circonstances atténuantes. C’est pourquoi il convient de lui appliquer les peines du droit dans toute leur rigueur. Nous requérons donc du juge qu’il veuille prononcer l’interdit pour une durée de six mois minimum. Cette période devra être prolongée jusqu’à ce que M. l’abbé Pinaud ait présenté une réparation jugée suffisante par le Supérieur Général ». On connaît la suite...

Dans sa plaidoirie pour l'abbé Salenave, l’abbé Puga, avocat de l’accusé, relève à la charge de la Maison Générale (et donc de l’abbé Quilton, procureur) « une diffamation publique qui est canoniquement une calomnie », « une violation du secret de l’instruction », soulignant en outre le « paradoxe » consistant à laisser « le soin à la défense d’établir les faits et de fournir les preuves ». Il rappelle également qu’un « juge ne peut condamner canoniquement un accusé sur son simple aveu » (can. 1536 §2 ; can. 1728 § 2). Au sujet du décret pénal, il mentionne « une erreur canonique » et ajoute que ce n’est pas « la seule erreur canonique de ce procès ». Concluant à l’absence de charges sérieuses contre l’abbé Salenave, et à la fidélité sacerdotale de ce prêtre, il demande au juge de prononcer un non-lieu.
Pour le juge au contraire, vu la gravité du délit (avoir dénoncé publiquement la démarche de ralliement de Mgr Fellay), une peine de deux ans de réduction ad missam (privation d’apostolat direct auprès des fidèles) paraît justifiée. Mais dans sa "bonté", il condescend à ramener la peine à trois mois en avertissant le coupable qu’il sera placé sous surveillance pendant trois ans. De fait, son prieur, l’abbé Vonlanthen ira jusqu’à fouiller dans sa messagerie pour transmettre des courriels à l’abbé Wuilloud, qui exclura l’abbé Salenave de Suisse.

M l'abbé Quilton a donc participé activement aux manœuvres d’intimidation et de subversion de la Maison Générale de la Fraternité. Sans qu’il y ait lieu de juger les intentions, les faits sont accablants, et la responsabilité de ce prêtre est objectivement très lourde, même s’il a tenté de justifier par la suite ces procédures, ainsi que les sanctions infligées à ses deux confrères.

La question se pose donc : pourquoi les supérieurs de la FSSPX ont-ils envoyé l'abbé Quilton prêcher à Pontmain à quelques mois du Chapitre général ?

Un pèlerin présent sur place nous a donné la réponse : l'abbé Quilton s’est servi de la "tribune" de Pontmain pour délivrer un message de la part des Supérieurs, celui que le danger de ralliement n'existe pas ! Mais quid alors de la juridiction des sacrements acceptée des mains du pape François ? quid des confessions selon la « juridiction ordinaire » de la Rome moderniste ? quid de la délégation canonique pour la célébration des mariages ?

A Pontmain, on a cherché à rassurer les bons fidèles de la Fraternité ... et on les a persuadés que Notre-Dame les protège.  Après les millions de chapelets, on commence à connaître le refrain…

Ne se moque-t-on pas de Notre-Dame en se livrant sous son regard à de telles manœuvres ? N’instrumentalise-t-on pas la Vierge Marie à des fins humaines de tactique cléricale tandis que se déroule discrètement le scénario de l’abandon de l’œuvre de Mgr Lefebvre au pouvoir de la Rome conciliaire ?
Si l’on se moque de Notre-Dame... il ne reste plus alors aucun secours.

Ce qu'est Pontmain pour nous...

Mais à côté de ce Pontmain rusé, politique, et diplomatique, subsiste le vrai visage de Pontmain, celui que perçoivent les âmes catholiques : un sanctuaire respirant l'Espérance et la Confiance en Marie. Ce rendez-vous marial est le signe que le Ciel ne nous abandonne pas alors que tout semble humainement perdu.

Le mardi 17 janvier 1871, le général von Schmidt était aux portes de Laval et menaçait la Bretagne. Des jeunes gens de la paroisse (38) se trouvaient sous les drapeaux. On imagine le désarroi de ces fidèles réunis autour du vénérable abbé Guérin au pied de l’autel paroissial, le soir vers 17h00. La population tout entière s'est réfugiée sous les voûtes de l’église, pour demander à Dieu de protéger les absents. Déjà l'avant-veille, personne n’avait eu le courage d'entonner le cantique d'espérance. Un silence profond régnait, les poitrines étaient oppressées, les voix n’arrivaient pas jusqu’aux lèvres. Alors l'abbé Guérin s’était levé, et après avoir donné à tous une parole d'encouragement, il s'était écrié, faisant effort sur lui-même : "Allons, mes enfants, chantez votre cantique Mère de l'Espérance " ! Le cantique fut chanté, et des larmes coulèrent, car tous ressentaient intensément la « grande pitié » du royaume de France.

Et en ce soir du 17 janvier, de façon merveilleuse, le Ciel allait répondre à la terre désolée...

Pour nous Pontmain, c'est la Vierge Marie maternelle, attentive à nos détresses, c’est le sacerdoce saint et édifiant, c’est la consolante démonstration de la puissance de la prière.

Demandons ces grâces, en ces temps d'apostasie.

Mère de l'Espérance,
Dont le nom est si doux,
Protégez notre France,
Priez, priez pour nous !

jeudi 18 janvier 2018

Le mondialisme expliqué par M. Pierre Hillard

La question du mondialisme ne doit pas nous laisser indifférent car nous savons qu'il est le produit des forces anticatholiques et qu'il a pour fin d'anéantir le Règne du Christ sur toutes les sociétés et ultimement dans les âmes. Il serait donc gravement coupable pour un catholique de ne pas chercher à connaître les tenants (historiques, théologiques, philosophiques) et les aboutissants de ce mondialisme. Pour nous aider dans ce travail nécessaire, nous vous invitons à écouter les 3 conférences de M Pierre Hillard sur la question (nous mettons les 3 vidéos à la suite) .  Nous avons la chance de pouvoir encore écouter un éminent spécialiste (catholique qui ne se cache pas) profitons en avant que le système (Macron) qui se met en place ne nous le permette plus. 
Bonne écoute. 

Pour ceux qui souhaitent télécharger la version audio (MP3) pour écouter en voiture ou en faisant du repassage : 
  conférence 1
conférence 2 
conférence 3




Le Pape François récompense l'architecte du fonds des « Avortements Sûrs » avec un honneur pontifical

L'apostasie romaine : on récompense les criminels .



SOURCE : One Peter Five
Par : Michael HichbornLe 12 janvier 2018



Le 12 janvier, des reportages ont commencé à paraître sur Twitter selon lesquels Lilianne Ploumen, ancienne Ministre du Commerce Extérieur et de la Coopération au Développement aux Pays-Bas, a été honorée par le Pape François du titre de Commandeur de l'Ordre Pontifical Équestre de Saint Grégoire le Grand. L'Institut Lepanto a pu confirmer à partir d'une émission Hollandaise du 22 décembre 2017 que Ploumen avait bel et bien reçu cet honneur. Dans un court clip vidéo faisant la promotion de l'émission, Ploumen affiche la médaille en disant qu'elle l'a reçue du Pape.
Voici la vidéo :

Durée : 26 sec
Voici une traduction grossière de l'échange :
BNR — Et c'est le énième prix que Lilianne Ploumen observe, remporté en 2017 et de qui ils sont venus.
Ploumen — Oui, c'est une haute distinction du Vatican ; du Pape.
BNR — Du Pape.
Ploumen — Magnifique.
BNR — Oui.
Ploumen — C'est Commandeur dans l'Ordre de Saint Grégoire.
BNR — Et ceci en dépit que vous êtes pro-avortement.
Ploumen — Oui, vous pouvez vérifier.
Dire que Lilianne Ploumen est « pro-avortement » est un euphémisme extrême et ne se rapproche même pas de la réalité scandaleuse de son activisme.

En janvier de l'année dernière, après que le Président Américain, Donald Trump, a rétabli la politique de Mexico City, Ploumen a lancé une nouvelle ONG appelée « She Decides » [ Elle décide ] pour fournir des fonds massifs à des organisations qui ne recevraient plus de fonds désormais du gouvernement Américain. La politique de Mexico City refuse automatiquement le financement Américain pour les organisations internationales qui effectuent ou promeuvent l'avortement.

Se référant à la politique de Mexico City comme « règle du bâillon mondial », Ploumen a déclaré que son intention était de continuer à soutenir les programmes existants gérés par des organisations telles que le Fonds des Nations Unies pour la population ( FNUAP ), la Fédération Internationale du Planning Familial [ Planned Parenhood ] et Marie Stopes International [ réseau d’avortements au Royaume-Uni ]. Elle a déclaré : « Ce sont des programmes efficaces et à succès : un soutien direct, la distribution de préservatifs, l'assurance que les femmes sont accompagnées à la naissance et l'assurance que l'avortement est sûr s'ils n'ont pas d'autre choix ».

En juillet 2017, le programme de Ploumen avait permis d'amasser plus de 300 millions de dollars.

En octobre 2017, Ploumen a écrit un article pour le Financial Times dans lequel elle a déclaré catégoriquement : « Les politiques régressives de l'Amérique sur l'avortement sont une calamité pour les droits des filles et des femmes que le reste du monde doit contrer ».

Ironie du sort, il y a quelques jours, Ploumen a reçu le prix Machiavel « pour sa campagne pour le fonds des avortements sûrs « She Decides » [ Elle décide ] . La description inscrite sur le prix indique que « Le prix Machiavel est décerné à une personne ou une organisation qui, selon le jury, a excellé en communication publique. En particulier, le jury a salué la vitesse à laquelle « She Decides » [ Elle décide ] a été mise en place et est devenue mondiale ».

Il convient de noter que, de 2004 à 2007, Ploumen a été directrice des programmes et membre du Conseil d'administration de CORDAID, l'organisation Catholique Néerlandaise d'aide humanitaire qui s’est fait prendre à financer l’organisation d’avortements appelée Planned Parenhood et à dispenser de la contraception.

Mais l'activité anti-Catholique de Ploumen ne se limite pas à l'avortement. En septembre 2017, Ploumen a participé au groupe principal LGBTI des Nations Unies. En tant que première oratrice de l'événement, Ploumen a noté que « les droits des personnes LGBTI sont des Droits de l'Homme ». Dans ses remarques liminaires, elle a déclaré : « Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. [Aujourd'hui] dans plus de 70 pays, l'homosexualité est toujours criminalisée ... la stigmatisation contre les personnes LGBT continue partout dans le monde ».

En 2014, Ploumen a mis fin à l'aide étrangère au pays d'Ouganda pour avoir adopté un projet de loi interdisant la sodomie et le « mariage » homosexuel.

En février 2010, Ploumen a appelé les activistes LGBT à descendre et à perturber une Messe à la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste, en portant des triangles roses avec l’inscription « Jésus n’exclut personne ». La raison ? Elle et d'autres activistes pro-LGBT protestaient contre l'enseignement moral de l'Église concernant l'homosexualité.

L'Ordre Pontifical Équestre de Saint Grégoire le Grand a été créé en septembre 1831 par le Pape Grégoire XVI. L'honneur d'appartenir à l'Ordre est conféré à des individus pour leur « service personnel au Saint-Siège et à l'Église Catholique Romaine, à travers leurs travaux inhabituels, leur soutien au Saint-Siège et leurs excellents exemples dans leurs communautés et leurs pays ».

Il reste à voir quel service Lilianne Ploumen a fourni à l'Église Catholique ou au Saint-Siège, étant donné son soutien indéfectible à l'homosexualité, à l'avortement et à la contraception. Étant donné que la seule chose pour laquelle Lilianne Ploumen est connue l'année dernière est la création d'un fonds qui fournit des centaines de millions de dollars à des organisations qui pratiquent l'avortement et dispensent la contraception, il est difficile, voire impossible, de séparer son récent honneur pontifical de cet acte grave et scandaleux.

lundi 15 janvier 2018

Importance de la Foi – II

Ce dernier Kyrie Eleison répond avec précision aux objections des ralliés. Il est aussi l'occasion de bien rappeler l'essence du vrai martyre qui est d'abord un témoignage à la vérité de la Foi. Ainsi faire le choix d'obéir en souffrant silencieusement sous l'autorité de ceux qui amenuisent ou détruisent la Foi est bien loin de plaire au ciel.


Dieu est toujours présent, quoiqu’il soit invisible.
La foi réelle en Lui rend le Ciel accessible.


Excellence,

A la suite d’une conversation avec un prêtre bénéficiant de l’Indult (prêtre obéissant aux responsables de l’Église officielle, mais autorisé à dire la vraie messe) je me trouve quelque peu troublé quant à la position prise par Mgr Lefebvre pour défendre la Foi. J’avais toujours pensé qu’il avait raison mais voilà, maintenant je n’en suis plus si sûr. Voici quelques-uns des arguments avancés par ce prêtre :

1. Mgr Lefebvre a désobéi à Rome. Cela prouve qu’il était orgueilleux.

2. S’il avait abandonné la Fraternité et ses séminaires pour obéir à Rome, il aurait été héroïque.

3. S’il a désobéi à Rome pour sauver la Tradition, il a fait le mal afin d’obtenir un bien, ce qui n’est pas permis.

4. Obéir à un pape aussi mal orienté que le pape François est un martyre par lequel on imite le Christ.

5.Spirituellement parlant, se jeter dans la gueule du lion romain comme le fait Mgr Fellay, est héroïque.


Cher Monsieur,

En temps normal, l’Église catholique donne aux fidèles des directives claires quant à ce qui est vrai ou faux, bon ou mauvais. Cela préserve les âmes d’être dans la confusion. Mais depuis le Concile Vatican II (1962–1965), nous ne sommes plus dans une époque normale. La raison en est que les autorités romaines ont abandonné la vraie religion catholique pour adopter une autre religion, fausse et artificielle, que nous pouvons appeler la religion conciliaire. Si bien que, depuis les années soixante, les catholiques sont désorientés du haut en bas de la hiérarchie de l’Église : ils veulent aller simultanément dans deux directions différentes. Par exemple, votre prêtre, bénéficiant de l’indult, dit la Messe de la vraie religion, mais en même temps, il veut obéir aux autorités romaines imbues de la fausse religion . Rien d’étonnant à ce vous soyez désorienté en l’écoutant. Vous serez troublé tant que vous n’aurez pas parfaitement compris la différence entre la vraie religion révélée par Dieu et la religion conciliaire faite de main d’homme. Peut-être Dieu vous appelle-t-Il à réfléchir davantage sur ce sujet ?

Nous sommes catholiques par la Foi à laquelle nous croyons, par les sacrements que nous recevons et par la hiérarchie à laquelle nous obéissons. Mais avant tout, nous sommes catholiques par la Foi. Sans elle, nous ne nous poserions aucune question à propos des sacrements ou de la hiérarchie. En conséquence, pour un catholique, c’est la foi qui est fondamentale. Or, les autorités romaines ont abandonné la foi lors de Vatican II. Ils ont voulu se déconnecter de la longueur d’onde de Dieu pour se brancher sur la longueur d’onde de l’homme moderne. C’est en quoi la religion conciliaire contredit fondamentalement le catholicisme. Elle adopte un point de vue totalement différent à partir duquel elle redéfinit l’orgueil, l’héroïsme, l’obéissance, etc. Le point de vue catholique est vrai, le point de vue conciliaire est faux. Passons maintenant aux arguments du prêtre utilisant l’Indult :

1. Mgr Lefebvre n’était pas orgueilleux : il défendait la vérité divine et plaçait Dieu avant l’homme. Au contraire, les hérétiques comme Luther et les conciliaires sont orgueilleux parce qu’ils somment Dieu de plaire aux hommes.

2. Il a été héroïque, en ne cédant pas à Rome, et en résistant à Rome, afin de réserver toujours à Dieu la première place.

3. En faisant ce qu’il a fait pour sauver la Tradition, il a fait le bien et non le mal, car il posait des actes bons pour réaliser le bien.

4. Le martyre catholique ne consiste pas à souffrir le mal et la mort pour n’importe quelle cause, mais uniquement pour la vraie Foi. Mgr Lefebvre a souffert un vrai martyre, en ne cédant pas aux papes qui étaient tombés dans l’erreur, et en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour leur faire comprendre qu’ils abandonnaient la vraie Foi.

5 Au contraire, les successeurs de Mgr Lefebvre, depuis l’an 2000 au moins, font tout ce qu’ils peuvent pour placer la Fraternité Saint Pie X sous le contrôle des autorités conciliaires. Leurs efforts n’ont rien d’héroïque car ils visent à faire passer l’homme avant Dieu. Ils ne sont ni martyrs, ni de vrais imitateurs du Christ ; en revanche ce sont de vrais orgueilleux.

J’espère, cher Monsieur, que vous comprenez maintenant l’importance de tout juger dans l’Église à la lumière de la Vérité et de la Foi. Car la relation d’un homme avec Dieu consiste fondamentalement en sa foi ou son absence de foi. S’il le veut, un homme peut choisir l’Enfer. Mais s’il veut accéder au Ciel du seul vrai Dieu, alors il doit commencer par croire en Lui, selon la vraie Foi.


Kyrie eleison.

samedi 13 janvier 2018

Le bien commun (Partie IV)

L'abbé Chazal donne ici une notion exacte du sacrifice qui, de soi, ne se rapporte qu'à Dieu puisque le sacrifice consiste dans le fait de faire du sacré ("sacrum facere"). On voit combien peut être fausse la notion de sacrifice faite dans une société qui détourne de Dieu (voire dans l'église conciliaire). Les prêtres, qui se sacrifient pour supporter une société dont les principes directeurs éloignent de Dieu et de la Vérité ( du bon sens),  font-ils réellement un sacrifice ?

IV - LA LOYAUTÉ AU BIEN COMMUN EST-ELLE POSSIBLE SANS SACRIFICE?

-Objection I : Réinvitons joyeusement Staline, Hitler, Mao, Fidel, Pol Pot et les autres moins célèbres gaspilleurs de l'humanité! 

-Objection II : Dire que l'individu est pour l'État est une notion dangereuse qui finit par reléguer la famille, voire même l'Église au rang d'instrument de l'État. Exalter l'idée de sacrifice au service de cette notion ne fait qu'empirer les choses. 

-Objection III : Faire rentrer cette notion de sacrifice en politique est bien ridicule; veut-on confondre le temporel et le surnaturel. 


*  La contemplation du souverain bien est une joie de ( l'âme qui nous attire hors de nous-mêmes diversement : elle nous penche sur les besoins des faibles et nous prépare au sacrifice pour le tout.
Par le mot sacrifice, nous n'entendons pas la notion d'effort et de destruction pénible, parce que la pénibilité n'est qu'une circonstance possible (et de fait fréquente) du sacrifice, tandis que le sacrifice lui-même est un acte par lequel l'esprit de l'homme est amené en Dieu. En soi un sacrifice n'est dû qu'à Dieu, mais on peut tout de même observer une certaine ressemblance entre les actes qui lient les hommes à Dieu et ceux qui les unissent à la société, pour la raison que l'amitié politique est une amitié envers un être supérieur, quoique non divin, et que rien n'est plus divin que le bien commun. (St Denis). Si la Cité réalise la nature humaine, est-il est surprenant que l'homme se voue aussi à elle?
C'est ici que les notions de loyauté et de sacrifice se rejoignent. Être loyal, c'est être lié en esprit et en action, de même que l'on se lie en esprit à celui auquel on sacrifie. La vigueur d'une société vient du degré de sa présence aimée dans l'esprit de ses membres. Tout ce qui suit n'est que conséquence: l'oubli de soi, les efforts et la générosité, la soumission aux chefs imparfaits, la volonté de s'accommoder avec les autres membres, coûte que coûte, pour la paix intérieure, etc. 


*  En d'autres termes, il s'agit pour les membres de réaliser qu'il ne sont qu'un seul corps, identifiant comme leur bien et fonctionne ment propre, le bien et le fonctionnement de l'ensemble du corps et de chacune de ses parties et l'union de toutes les parties entre elles par leur chef. Le bien commun est le meilleur bien du bien particulier et non la petite bulle ( électronique, entre autres bulles) dans laquelle beaucoup s'enferment aujourd'hui. 

Ainsi, l'agent de toute entreprise coordonnée peut légitimement mériter pour toutes les actions du corps dans lequel il a servi. Le tout peut être attribué à l'ensemble des parties (I, 77, 1, 1) : La petite ménagère du CHU de Gennevilliers a sa part de responsabilité dans les opérations à cœur ouvert qui se déroulent dans cet hôpital; le percussionniste de l'orchestre, même s'il n'est pas un Karajan, a bien joué la Cinquième etc. On dira ce que l'on voudra de la société japonaise des temps anciens, mais quelque chose force l'admiration: l'idée que chacun de ses membres s'adonne à accomplir avec perfection la moindre de ses tâches, du lever au coucher du soleil, en ayant toujours en présence la grandeur du Japon et le service de l'Empereur. Le libéralisme amené au Japon aura bien plus détruit le pays que n'importe quelles bombes nucléaires.

*  Tout cela suppose une habitude d'esprit, qui est en fait l'essence même du progrès social de l'humanité. Comparées au progrès spirituel, les prouesses techniques ne sont qu'un critère accessoire pour reconnaître une civilisation avancée, tandis que le degré de l'amitié politique est le critère essentiel. Les philosophes grecs ne s'y sont pas trompés, même s'ils n'ont pas toujours connu le chemin à prendre. Le sens du mot Samouraï va droit au but : Servir. 

- Réponse I : Les hommes restent encore sous le charme du même sophisme. Ce n'est pas parce que ces messieurs auraient quelque peu abusé de la générosité de leurs peuples que l'on doit placarder sur l'idée de sacrifice la kyrielle libérale d'adjectifs médiatiques mal connotés. 

- Réponse II : L'État n'est pas le bien commun, mais simplement un instrument de ce dernier. La sagesse antique, reprise par la sagesse chrétienne démontra que l'harmonie des parties entre elles réalise un bien tellement supérieur qu'il est le meilleur bien de la partie et justifie que l'on s'y dévoue intensément. 

- Réponse III : Toute réalité temporelle qui ne comporte pas d'assise spirituelle ne peut pas être stable, ou porter vie et répondre aux soifs humaines. Même les sociétés qui se targuent de laïcisme prétendent avoir un idéal; dévoyé certes, mais âme quand même. Malgré le paradoxe que cela représente, elles ont toujours loué l'héroïsme de ceux qui se sont sacrifiés pour l'individualisme! 







jeudi 11 janvier 2018

Les Amis du Sacré Cœur dans les Pyrénées

Alors que le diable travaille sans relâche pour désorienter les pasteurs et pour perdre le plus d'âmes possibles dans la géhenne éternelle, les Jeunes des Amis du Sacré Cœur ne relâchent rien de leur labeur apostolique pour ramener les esprits et les cœurs au Bon Dieu. C'est dans cet esprit qu'ils ont sacrifié la douceur des vacances de Noël en famille pour organiser un très beau camp de ski (et bien d'autres activités comme de la spéléologie ). Une bonne trentaine de jeunes se sont donc donnés rendez-vous pendant une semaine (du 28 décembre au 4 janvier) dans les Pyrénées pour prier, discuter de graves sujets religieux, mais aussi pour souder une amitié chrétienne par des activités sportives et culturelles et malgré un temps déplorable, la bonne humeur fut de règle du début jusqu'à la fin ! Deo gratias !













mardi 9 janvier 2018

Le bien commun (Partie III)

Voici une très belle considération de l'abbé Chazal sur les parties "faibles" d'un corps social. Il n'est pas rare dans les milieux de la Tradition (voir certaines congrégations religieuses) de ne considérer valables que les grands bourgeois argentés et la noblesse à belles particules. C'est oublier la complémentarité de toutes les âmes dans la société chrétienne.

III- LA PARTIE FAIBLE EST-ELLE UNE GÊNE POUR LE BIEN COMMUN?

- Objection I : Être gentil et miséricordieux fait pleurer dans les chaumières et vaut bien quelque chose, mais dans la vie réelle, ce qui est faible et déficient ne se maintient pas, freine l'ensemble et laisse forcément la place à ce qui est achevé, pour le progrès de l'espèce et de la civilisation. 

-Objection II : La peine de mort n'est-elle pas le retranchement de la partie faible pour le bien commun? 

-Objection III : N'est-il pas plus utile à la société de se concentrer sur ses élites, quitte à ce que ces élites recherchent ensuite le bien des plus faibles. Charité bien ordonnée commence par soi-même. 


Il est de la nature de l'acte (ou perfection) d'agir abondamment : agir par indigence est le fait d'un agent imparfait, déterminé à agir ou pâtir. Mais cela ne convient pas à Dieu. Aussi Dieu, [l'Acte pur], est absolument libéral, agissant non pour son utilité mais pour sa bonté. (I, 44,4, 1). 

Agir est-il autre chose que communiquer sa propre forme? Une forme parfaite tend naturellement à entrer en communication avec une forme faible ou inachevée selon cette amitié ou fondement de l'ordre entre les parties de la Cité, (Cf. Intro. Chap. II), ce désir de communiquer une joyeuse similitude. 

Ainsi, la partie forte n'a rien à redouter de la faible; l'œil ne peut pas dire à la main 'je n'ai pas besoin de ton aide' et la tête ne peut pas dire de même aux pieds: 'vous ne m'êtes pas nécessaires.' Bien au contraire, ceux qui apparaissent comme les membres les plus infirmes du corps sont plus nécessaires et les membres que nous pensons être les plus ignobles de notre corps sont entourés d'un honneur plus abondant; et les choses honteuses en nous ont une plus grande bonté. 

Les choses de valeur en nous n'ont besoin de personne, mais Dieu a ainsi tempéré le corps en rendant plus d'honneur à celui auquel manque quelque chose, de telle sorte qu'il n'y ait point de schisme dans le corps, mais que tous les membres aient de la sollicitude les uns envers les autres. 

Tout est dit dans St Paul (I Cor. XII, 21-25): la partie faible est inévitable et, qui plus est, elle est beaucoup plus qu'un problème à régler. Elle est l'occasion pour le bien commun de toucher à sa perfection. En effet, ce qui est déjà parfait ne connaît pas d'augmentation, si ce n'est en diffusant sa bonté sur ce qui réclame de l'assistance à cause de sa faiblesse (I, 103, 6, c). 

Ce qui est faible et vil chez nous ne l'est pas au point où rien ne puisse être fait pour l'élever. L'homme garde toujours une petite étincelle qui peut être ravivée par l'action des meilleurs et la faiblesse connaît des retournements. Autrement, il faudrait croire en une guerre perpétuelle des puissants contre les faibles, un chaos indéfiniment tyrannique, tel que la civilisation Maya. 

Comme l'indiquent les codes de chevalerie, le rôle du fort est de se pencher sur le faible, au lieu de s'isoler et de croupir narcissiquement. 

Les hommes ne sont pas tous forts au même moment et leur force se situe entre deux moments de faiblesse, l'enfance et la vieillesse. Rien ne leur donne plus d'énergie que de savoir qu'ils seront entourés et protégés dans leurs moments ultérieurs de faiblesse, à l'inverse de la froideur régnante. 

En outre, toutes les parties portent leurs faiblesses particulières. Il y a certes des parties plus fortes que les autres; mais, comme pour le corps, le chef a ses vulnérabilités et dépend de la partie faible. Si l'obscur pancréas cesse de travailler, le chef aura tôt fait de mourir. Le bien commun est une organicité (cf. art. I). 

Tout l'art du gouvernement des hommes est là : produire un bien commun à partir d'une collection d'agents comportant chacun leurs propres défauts, limitations et courtes vues. La Providence excelle dans le choix de tels instruments, à tel point que St Paul dit que la puissance atteint sa perfection dans la faiblesse. Virtus in infirmitate perficitur

Ainsi, les faiblesses mutuelles nous incitent à rentrer plus étroitement en société, à cause de la recherche du soutien mutuel. Bien utilisées, elles renforcent l'unité, ce bien premier de tout État (et de tout être). 

- Réponse I : C'est le lion et le rat de La Fontaine. Des personnalités obscures sont souvent choisies pour rendre des services inestimables au bien commun. 

- Réponse II : La peine de mort est un châtiment que l'on inflige à contrecœur, parce que l'on craint un grand danger pour les autres parties faibles, parce que telle partie est incurable et risque de gangrener le corps social; ou qu'il n'y a pas d'autre moyen de lui faire réaliser préventivement la portée de ses actes mauvais. 

- Réponse III : D'où viennent les élites assez souvent? D'un grand échantillon de personnes médiocres, à tel point que l'on pourrait dire que faire de l'élitisme consisterait à travailler la pâte de la population jusqu'à ce que la magnanimité se lève en son sein. Si elles pourrissent dans une vaine complaisance, les élites finissent par être elles-mêmes retranchées. Elles s'exercent au contraire par la sollicitude envers les faibles et gardent ainsi fraîcheur et éclat.

dimanche 7 janvier 2018

La FSSPX en 2018 ?

Kyrie eleison DXLVII (6 janvier 2018)

Saint Paul nous a conseillé “Doctrine et piété”,
Catholiques ! Lisez, priez, pour ne pas chuter !


Devant le déclin du monde, qui ne cesse de s’accentuer, les gens sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et à se demander comment cela va finir. Alors que le pape dirige résolument l’Eglise catholique vers sa dégénérescence en semblant vouloir effacer les dernières traces de l’Eglise préconciliaire, de plus en plus de catholiques ouvrent les yeux et se demandent si le Concile (1962–1965) n’a pas représenté, pour la véritable Église catholique, un virage problématique. Ils regardent alors du côté de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Lefebvre, précisément pour assurer la continuité avec l’Église préconciliaire. Mais que trouvent-ils ? Un groupe de prêtres, prêts à sympathiser de plus en plus avec l’Église postconciliaire, s’exprimant de moins en moins clairement sur Vatican II, et glissant dans les bras de la Rome conciliaire. Résultat ? Beaucoup d’âmes, à la recherche de la Vérité, sont plus désemparées que jamais : alors que va-t-il advenir de l’Église et la Fraternité Saint-Pie X en 2018 ?

Les âmes à la recherche de la Vérité doivent lire (par exemple Le Rhin se jette dans le Tibre de Ralph Wiltgen, ou Lettre aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre). C’est grâce à ce genre de lecture que de nombreux catholiques, dans les années 1970 et 1980, ont trouvé le chemin conduisant vers le mouvement Traditionnel où ils ont retrouvé la véritable Église, dont ils savaient qu’ils l’avaient perdue après le « renouveau » du Concile. Et en Mgr Lefebvre (1905–1991), ils ont trouvé un chef ayant une vision clairement catholique de l’événement du Concile : cette assemblée s’était tenue sous la pression du monde moderne afin que l’Église se conforme au monde moderne, alors que depuis le début de l’Église et jusqu’au XXe siècle, c’était l’Église qui avait toujours exigé du monde qu’ il se conforme à Dieu.

Dans cette perspective, Vatican II représentait un bouleversement, un renversement complet, sans précédent dans toute l’histoire de l’Église ; mais les Pères conciliaires étaient presque tous plus ou moins désorientés par le monde moderne. Et ce bouleversement a désorienté l’Église officielle depuis le Concile jusqu’à nos jours. Donc étant donné que les ennemis de Dieu et de l’homme étaient derrière le monde moderne et derrière Vatican II ; et étant donné que, par une juste punition de Dieu, ils sont profondément incrustés dans les bureaux du Vatican, alors en 2018, à moins d’un miracle ou d’événements graves qui interviennent, l’Église officielle continuera sa dégringolade.

Et qu’en sera-t-il de la Fraternité Saint Pie X en 2018 ? Dans six mois, début juillet, se tiendront des élections pour choisir les trois hauts responsables de la FSSPX : le Supérieur Général et ses deux Assistants. Ils seront investis pour 12 ans. Si les 40 prêtres de la Fraternité habilités à voter lors de ces élections, souhaitent que la FSSPX poursuive sa glissade dans les bras de la Rome conciliaire, c’est-à-dire à épouser l’Église officielle, alors ils voteront pour réélire Mgr Fellay au poste de Supérieur Général. Il pourra ainsi parfaire son travail qui consiste à changer ce que voulait Mgr Lefebvre. En effet, alors que celui-ci affirmait clairement la nécessité de résister à Vatican II, Mgr Fellay a le projet nébuleux de mélanger la Tradition catholique avec Vatican II, ce qui revient à vouloir mélanger l’eau et le feu. Paul VI (1963–1978) avait déjà rêvé de sauver à la fois l’Église et le monde moderne en les fusionnant lors de Vatican II. De fait, il est presque parvenu à anéantir l’Église par sa lubie tyrannique. De même, Mgr Fellay désamorce la Fraternité en lui imposant une lubie similaire : opérer une réconciliation messianique issue de son imagination entre la Tradition et le Concile. Cette vision est bien différente de celle de Mgr Lefebvre. Comment les 40 prêtres voteront-ils ? De leur vote dépendra l’évolution de la Fraternité en 2018, au moins à partir de juillet.

Mais Vatican II n’a pas été sans cause. N’est-ce pas ce fossé toujours grandissant entre la vraie Église de Dieu et l’homme moderne ? Vouloir concilier les deux, nécessite un effort insoutenable. Les Pères du Concile ont fait naufrage en s’y essayant. Mgr. Lefebvre, lui, a tenu bon sur les principes catholiques et il a fondé la Fraternité Saint Pie X. Mais ses successeurs ont craqué tout comme les Pères du Concile. Un monde sans Dieu nous entoure aujourd’hui, car le chant de ses sirènes est très séducteur. Il revient aux catholiques de “veiller et prier” – Il faut qu’ils lisent, qu’ils lisent beaucoup ; ils faut qu’ils aient une réelle vie de prière pour s’accrocher à Dieu. – Qu’ils récitent chaque jour les 15 Mystères du Rosaire.

Kyrie eleison.

jeudi 4 janvier 2018

COLLOQUES AVEC MGR MARCEL LEFEBVRE



En supplément au dernier Bulletin de la Sainte Croix, Dom Thomas d'Aquin partage avec nous ses souvenirs des conversations qu'il a eues avec Mgr Lefebvre.  Nombreuses sont les similitudes avec la situation actuelle : à son époque, Mgr Lefebvre était accusé de "résistancialisme" ! 

C’est en 1975 que je vis Mgr Lefebvre pour la première fois. Il est venu à notre Monastère de Sainte Marie-Madeleine à Bédoin dans le sud de la France, pour conférer les ordres mineurs à deux de nos frères, le frère Jean de Belleville et le frère Joseph Vannier. Le sermon de Mgr Lefebvre m’impressionna par sa sérénité. Il respirait la paix, cette paix qui est la devise des bénédictins et qu’il paraissait posséder plus que nous tous. 

mercredi 3 janvier 2018

Un nouvel autel pour la chapelle de la Sainte Famille

Nouvel autel pour Namur
Nos amis belges de la Fidélité Catholique savent saisir les bonnes opportunités pour embellir leur petite chapelle. Il n'est plus facile de trouver aujourd'hui de beaux autels et encore moins d'en faire fabriquer un par un artisan compétent.

Mais un ami belge a réussi à trouver ce petit trésor caché et nous l'a offert. Inutile de vous dire la joie des fidèles le jour de Noël lorsqu'ils purent découvrir l'autel installé !

L'autel, dans nos chapelles, est ce qu'il y a de plus important : il est le centre de la vie chrétienne parce qu'il est le symbole du Christ, mais plus encore de son Sacrifice rédempteur. Ce sont sur et par nos autels que  le Christ est Roi. C'est sûrement cette réalité (même politique) que beaucoup de prêtres de la Tradition semblent oublier pour s'orienter vers une politique de diplomatie ou de branding pour, pensent-ils, attirer les hommes vers Dieu. Il nous est bon alors de relire ce que disait Mgr Lefebvre aux futurs prêtres au sujet de leur ministère et de l'autel qui doit rester le centre de leur vie sacerdotale :

"Tout ce que vous pourrez faire, même si vous faites un apostolat social, un apostolat auprès des ouvriers, un apostolat auprès de toutes les classes sociales que vous aurez à évangéliser, que vous ayez du point de vue politique, je dirais, des options à prendre, tout cela c’est toujours en fonction de l’autel, en fonction de Notre-Seigneur, en fonction du règne de Notre-Seigneur, du règne social de Notre-Seigneur. Qu’est-ce qui doit déterminer vos options politiques ? Est-ce que cette option politique est la meilleure pour établir le règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Si c’est cette option politique qui est favorable, et vraiment favorable au règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, alors je suis pour cette option politique. Le règne de Notre-Seigneur. Hé, c’est ce que vous dites à la sainte messe : "que votre règne arrive". Donc, votre option politique découle directement du saint sacrifice de la messe, directement. Et tout, tout, tout, tout, tout se rapporte à cela. Vous ne pouvez trouver dans l’activité d’un prêtre quelque chose qui ne se ramène à l’autel parce que ça se ramène à Notre-Seigneur et que Notre-Seigneur a voulu nous donner toutes les grâces par le saint sacrifice de la messe, par la Croix. Tout nous vient, toutes les grâces nous viennent par le sacrifice de la Croix, et donc par le sacrifice de l’autel, elles se répandent à travers les sacrements, elles se répandent à travers les prières, elles se répandent à travers la vie chrétienne, mais tout, tout vient du sacrifice de la Croix, c’est à ce moment-là que vraiment le démon a été vaincu et que la vie est sortie de la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ."

mardi 2 janvier 2018

L’importance de la Culture – II

Kyrie Eleison DXLVI (30 décembre 2017)

De Dieu seul peut venir la meilleure culture,
Car sans Dieu l’Occident se vautre dans l’ordure.


Revenons au Président de la Russie, Vladimir Poutine. Ce chef d’État entend selon le sens commun la notion de “culture” : il lui donne une acception très large, mais réelle, incluant les valeurs, les normes et le mode de vie des différents peuples sur le plan national et international. C’est dire qu’il conçoit la « culture » d’une manière politiquement fort incorrecte, dans la mesure où les ennemis du genre humain et de Dieu cherchent à homogénéiser toutes les nations pour les fondre dans un magma global que l’Antéchrist parviendra plus facilement à dominer par la tyrannie mondiale que ces ennemis appellent de leurs vœux. À l’inverse, Dieu étale dans sa création une étonnante variété, car plus les êtres sont différents, et mieux ils reflètent la plénitude de Son Être divin. Or, toute variété ordonnée va comporter des êtres plus parfaits et d’autres moins parfaits : en d’autres termes elle comportera une inégalité. C’est pourquoi les ennemis de Dieu, au nom de l’égalité, veulent tout niveler par le bas. Un exemple classique est leur trilogie :”Liberté, Égalité, Fraternité”. A l’inverse, les catholiques souhaitent que toutes les créatures restent aussi variées et aussi inégales que le Créateur les a voulues lorsqu’Il leur a donné l’existence. Poutine est à cet égard du côté de Dieu.

S’adressant, en octobre dernier, à un groupe international de jeunes venus à Sotchi en Russie pour le 19ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, il a dit : http://​en.​kremlin.​ru/​events/​president/​news/​55842

L’Inde, notre voisin de gauche, compte 1,2 milliard d’habitants et la Chine 1,5 milliard. Quant aux États-Unis, ils reçoivent de plus en plus d’immigrants. Pour autant que je sache, la population chrétienne blanche aux État s Unis est récemment devenue une minorité, soit moins de 50% de la population totale. Mon propos est de montrer que le monde est en train de subir un changement d’ensemble spectaculaire. Je ne dis pas : c’est bon, ou : c’est mauvais ; je dis simplement qu’il s’agit là de changements fondamentaux.

Le territoire de la Russie est vaste, avez-vous dit ; vous avez raison, il l’est, en effet. Mais d’Ouest en Est, il s’agit d’un espace eurasien. Pour ce qui concerne la culture, la langue, le groupe linguistique et l’histoire, voilà incontestablement un espace européen dans la mesure où il est habité par des personnes de culture européenne. Si j’en parle, c’est parce que c’est ce que nous devons préserver si nous voulons conserver une place importante dans le monde – et je ne dis pas cela d’un point de vue militaire ou de quelque autre point de vue similaire. Car il ne faut pas diviser les peuples en fonction de leur appartenance ethnique, et il n’est pas bon de regarder en arrière, en évoquant, par exemple, la guerre entre la France et la Russie de 1812 à 1814 ; tournons-nous plutôt vers l’avenir pour construire un avenir commun allant dans un même sens.

C’est ainsi que la Russie et son peuple resteront une entité importante dans ses relations avec les pays asiatiques et le continent américain. Si nous ne parvenons pas à préserver la Russie, elle se divisera en associations d’États de moindre importance qui finiront par perdre toute influence dans le concert mondial. Si nous préservons la Russie, cela constituera aussi un grand avantage pour le développement de toute l’humanité, car la Russie représente une partie importante de la culture mondiale ; c’est pourquoi il faut absolument qu’elle soit préservée.

Voilà qui est indubitable. Une partie importante de la culture des hommes a toujours consisté dans la littérature, les arts visuels et la musique car, d e tous temps, les êtres humains ont besoin d’histoires, d’images et de musique pour traduire et partager ce qu’ils ressentent. C’est pourquoi le théâtre et le cinéma, qui réunissent ces trois genres, sont si influents, en particulier aujourd’hui le cinéma. Or, en littérature, la Russie compte nombre d’auteurs de renommée mondiale : Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Soljenitsyne, etc. ; en musique : Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, etc. ; au cinéma, Eisenstein et Tarkovski ont une réputation internationale. Poutine a raison. Grâce à ses longs hivers et à ses penseurs profonds, la Russie, peut beaucoup apporter au monde. Cette culture russe n’est-elle pas de loin supérieure au tas d’ordures qui expriment ce qui se passe dans beaucoup d’hommes du magma global ?

Priez pour que Poutine ne soit pas assassiné : les ennemis de Dieu le haïssent – non sans raison – car il conduit son pays vers la Consécration au Cœur Immaculé de Marie qui, au moins pour un temps, retardera la venue de l’Antéchrist. Qu’Elle veuille le protéger.

Kyrie eleison.