jeudi 16 février 2017

Le cadre d'un Etat chrétien ( ou comment échapper aux dangers de certains candidats politiques)



Note de Reconquista : Nous publions ici la traduction (par les soins de Reconquista) de quelques extraits d'un livre du Père E. CAHILL, sj : "The Framework of a Christian State" (Imprimatur 1932)  Il peut nous être utile, à nous francophones, de connaître quelques auteurs anti-libéraux ayant lutté sous d'autres cieux. 

Le présent auteur (1868 - 1941) est irlandais et a étudié les ennemis de l’Église. Dans le présent ouvrage, qui s'adresse à des étudiants en sciences sociales, il résume et tire les conséquences de l'enseignement de Rome (particulièrement Léon XIII et Pie XI).  Il est également l'auteur de "Franc-maçonnerie et mouvement anti-chrétien".


 Les Sciences sociales et l’Église.

Bien que les sciences sociales soient de premier abord une science naturelle, et que leurs principes soient
vérifiables à la lumière de la raison, un étudiant ne peut ignorer ou se dispenser de l’enseignement de l’Église. Tout d’abord certains des fondements des sciences sociales sont illustrés et confirmés de la façon la plus étonnante par la Révélation. Ainsi, les principes en relation avec la dignité humaine et les droits inaliénables de la personne sont très fortement confirmés par le mystère de la Rédemption et l’élévation de l’homme au niveau surnaturel [de par son appartenance à l’Église et de par l’état de grâce]... De là, si nous recherchons un système social organisé et en accord avec les vrais principes, on ne le trouvera que là où les conseils de l’Église prédominent et où la communauté est imprégnée d’un grand esprit de religion. En d’autres termes, la civilisation chrétienne est la seule à mettre en pratique de façon harmonieuse les principes des sciences sociales et les lois de la raison... Les sciences sociales, qui n’ont pour but que le bien temporel du citoyen, étendent leur portée non seulement aux intérêts matériels, mais aussi au développement intellectuel et moral.

La sociologie, fondée sur la loi naturelle, n’est pas directement concernée par l’Église, ni par la vérité révélée dont l’Église est la garante et l’authentique dépositaire. Quoiqu’il en soit, l’Église et la révélation sont des réalités qu’on ne peut ignorer. Les catholiques ont à l’égard de l’Église des droits et des devoirs que l’État ne peut légitimement outrepasser... En effet, l’État ne peut même pas assurer le bien-être matériel et physique du peuple sans la coopération de l’Église et les puissantes influences, tant internes qu’externes, qu’Elle dispense et qu’Elle contrôle...

L'Église seule peut enseigner avec une infaillible autorité et une clarté définitive et constante les principes de la loi morale qui régulent la conduite sociale et les relations des hommes avec leur Créateur et avec autrui. Dans ces principes sont inclus les devoirs de religion, de justice, les privilèges de la nature humaine, le droit naturel et les devoirs des dirigeants et de leurs sujets, l'obligation du don de soi, de la charité, de la piété filiale et de patriotisme. Tous ces principes et enseignements, approuvés par la raison et confirmés par la Révélation divine, sont basés sur la nature humaine et sur la façon dont Dieu l'a créée et préservée. Il apparaît ainsi clairement que les desseins de Dieu en créant l’homme pour son bonheur et instituant une société qui l'aide à atteindre ce but, ne seront jamais accomplis, s’ils ne sont connus et suivis.

La nouvelle vision de la propriété privée

...L'un des plus grands... principes introduits par la chrétienté est celui de la propriété privée. Et il était directement opposé aux idées païennes. Selon l'enseignement chrétien, le propriétaire de biens matériels est seulement un intendant au service de Celui à qui tout appartient, c'est-à-dire Dieu Lui-même. [Le droit à la propriété privée est reconnu par l’Église comme un droit sacré et inviolable. Toutefois, ce droit n'autorise pas l'avidité égoïste, le matérialisme ou d'autres formes d'attachement désordonné à des choses périssables, le mépris pour les besoins du voisin, l'usage imprudent et mauvais des dons de Dieu, etc.] La richesse [ou même le confort relatif] du propriétaire est donc maintenue par la loi du Christ qui lui ordonne de donner, une fois ses besoins raisonnables satisfaits, ce qu’il a en trop, afin de soulager les besoins d’autrui. Il fut aussi dit au propriétaire que ses besoins devaient être évalués de façon stricte, en excluant le luxe et les aises non indispensables…

On pourrait résumer brièvement la doctrine de Saint Thomas comme suit : (1) Dieu, qui seul a la gouvernance et la propriété des choses matérielles, a ordonné celles-ci pour l'usage commun. Ainsi, l'accès à ces choses, qui permettent à l'homme de combler ses besoins humains et naturels, est un droit inaliénable de l'individu ; (2) il est donc faux et même hérétique de dire [comme le font les marxistes] que toute propriété privée et exclusive de biens matériels est contraire aux lois naturelles ; (3) le système de la propriété privée à l'opposé de l'usage commun (ou collectivisme) est non seulement légitime mais dans une certaine mesure nécessaire pour la bonne conduite des individus…Et c'est pour cette raison que la loi des Nations (Jus Gentium) nous l'impose [concluant ainsi que le concept chrétien de la propriété privée est également opposé aux deux extrêmes que sont le capitalisme moderne et le socialisme fabien ou communisme de Marx, deux systèmes adoptés, favorisés et dominés par le même pouvoir occulte de la judéo-franc-maçonnerie].

Justice et Charité.

Bien que la justice soit dans un sens l’âme de l'organisme social, et ses obligations les plus importantes et fondamentales des devoirs civiques, elle ne suffit pas à elle seule à sécuriser tous les buts de la société civile. Car, comme l'enseigne Pie XI : « La justice seule, même scrupuleusement pratiquée, peut bien faire disparaître les causes des conflits sociaux ; elle n’opère pas, par sa propre vertu, le rapprochement des volontés et l’union des cœurs. Or, toutes les institutions destinées à favoriser la paix et l’entraide parmi les hommes, si bien conçues qu’elles paraissent, reçoivent leur solidité surtout du lien spirituel qui unit les membres entre eux » (Quadragesimo Anno). D’un autre côté, Léon XII disait : « la justice et la charité, étroitement liées entre elles sous la loi juste et douce du Christ, maintiennent dans un merveilleux équilibre l'organisme de la société humaine, et, par une sage prévoyance, amènent chacun des membres de cet organisme à concourir au bien particulier et au bien commun.» (Graves de Communi).
Ainsi, pour maintenir le bien commun de la société, la justice et la charité doivent travailler main dans la main. La charité sans justice n’est pas réelle. La justice sans charité a trop peu du « lait de la bonté humaine » pour répondre aux besoins réels de l’homme...
La charité chrétienne est une force vive, qui s’illustre par une bienveillance chaleureuse et active envers les étrangers, et même envers ceux qui nous sont naturellement hostiles et déplaisants. Elle les considère tous comme frères en Jésus-Christ... C’est en cela que cette vertu, dans son aspect spirituel, a une influence profonde sur la nature de la société chrétienne...

Saint Thomas énumère les choses suivantes [expression de l’amour de la bienveillance et des actes intérieurs et dispositions de l’âme qui s’en suivent] : la joie pour le succès et le bonheur d’autrui ; la paix de l’âme qui résulte de l’accord substantiel de sa volonté à celle du prochain ; et la compassion ou pitié, qui implique de se désoler du malheur d’autrui, tout en ayant en un grand désir de le consoler autant que faire se peut.

Le travail, un devoir de la loi chrétienne.

Dieu a donné à l’homme la terre et les trésors qu’elle recèle, ainsi que les créatures vivantes qui la peuplent pour satisfaire ses besoins. « Remplissez la terre et l'assujettissez» (Gen. I, 28), dit-Il. «Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l'herbe verte» (Gen. IX,3). Mais la nature est disposée de telle sorte que tous ces trésors sont rendus disponibles uniquement par le labeur humain...

Les fruits des récoltes, les ressources minérales et les pierres précieuses cachées au plus profond de la terre, les êtres vivants qui peuplent les plantes et les mers, ou remplissent l’air qui l’entoure, tous aussi nécessaires et utiles à la vie de l’homme, ne peuvent en être extraits que par l’exercice de l’intelligence et les efforts de la volonté humaine, ainsi que l’importance du travail corporel. « C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain » (Gen. III, 19), fut adressé comme loi universelle pour tous.
La vie du Fils de Dieu sur terre fut faite de travail continu ; et durant la plus grande partie de Sa vie, Il a travaillé comme artisan, donnant par son divin exemple une nouvelle dignité à la vocation de travailleur manuel. L’Évangile, ainsi interprété par la tradition chrétienne, rapporte que dans la maison de Nazareth, où l’idéal de la vie domestique fut accomplit, chacun était à sa tâche. Par conséquent, il n’y a pas de devoir plus souligné par l’enseignement chrétien que celui du travail. « Si quelqu’un ne veut pas travailler, il ne doit pas manger non plus », dit Saint Paul (2 Thess. III, 10). Donc, le travail est un devoir pour tous ; et aucun Etat ne peut prospérer si une grande partie des citoyens s’en dispense.

Les maux de la société actuelle.

Toute la question des droits et des devoirs sociaux a maintenant pris une importance capitale dans tous les pays du monde, cela à cause des maux qui ont suivi le mépris [des principes chrétiens en général] des devoirs civiques dans les états modernes (héritage des révoltes protestantes dirigées contre l’Église au XVIème siècle).
La pauvreté et l’oppression qui pèsent sur les masses ; l’immense richesse et le pouvoir excessif des grands financiers, pour la plupart non-chrétiens [et presque exclusivement juifs et maçons comme le Père Cahill l’atteste dans tous ses écrits] ; les grands fonds et monopôles, la spéculation sur l’échange des biens, qui produit tant d’injustice et de misère sur le peuple [surtaxé et endetté] ; la tyrannie de la bureaucratie qui se déguise sous le manteau de l’autorité populaire [et d’un pouvoir bienveillant] ; l’agitation générale et la tendance à l’esprit de révolte ; l’antagonisme entre les riches et les pauvres ; l’expansion de l’irréligion à travers toutes les classes sociales et la démoralisation générale causée ou promue par la presse et le cinéma immoral...et les nombreuses autres influences plus ou moins attachées à la société moderne ; toutes ces caractéristique propres à la question social : il est essentiel d’avoir une connaissance claire et précise des principes chrétiens pour lutter efficacement contre eux. Cette connaissance est ce que les sciences sociales prétendent offrir [et l’Action Catholique a été mandatée par les Papes afin d’être diffusée et disséminée à travers le peuple].