mardi 12 avril 2016

Déclaration des évêques de la Résistance Catholique (19 mars 2016)


 Notre Seigneur Jésus-Christ nous ayant avertis qu'à sa deuxième venue, la foi aura presque disparu du monde (Le. XVIII, 8), il s'ensuit qu'à partir du triomphe de son Église au Moyen-Age, elle ne pouvait connaître qu'une longue descente jusqu'à la fin du monde. Trois explosions en particulier ont jalonné cette descente: celle du protestantisme qui a refusé l'Église au 16me siècle; celle du libéralisme qui a refusé Jésus-Christ au 18me siècle; et celle du communisme qui a refusé Dieu tout entier au 20me siècle. Mais le pire de tout, c'est lorsque cette Révolution par étapes a réussi enfin à pénétrer jusqu'à l'intérieur de l'Église avec Vatican II (1962-1965). Voulant rapprocher l'Église du monde moderne qui s'était tellement éloigné d'elle, le Pape Paul VI a su faire adopter par les Pères du Concile « les valeurs de deux siècles de culture libérale ». Ils ont assimilé notamment la liberté, l'égalité et la fraternité Révolutionnaires sous la forme respectivement de la liberté religieuse qui en mettant en valeur la dignité humaine implique l'élévation de l'homme au-dessus de Dieu; de la collégialité qui en promouvant la démocratie nivelle et subvertit toute autorité dans l'Église; et de l'œcuménisme qui en louant les fausses religions implique la négation de la divinité de NSJC. Et dans le demi-siècle écoulé depuis la fin de Vatican II, les conséquences mortelles pour l'Église de cette adoption des « valeurs » Révolutionnaires ne sont devenues que de plus en plus évidentes, en culminant dans les scandales gravissimes et presque quotidiens qui souillent le pontificat du Pape régnant.
Pourtant le plus grave de tout au 21me siècle, c'est peut-être cette masse de Catholiques, clercs et laïcs, qui suivent encore docilement les destructeurs. En effet, comment beaucoup de ces destructeurs ne voient-ils pas ce qu'ils font ? Par une “désorientation diabolique” évoquée déjà avant le Concile par Sœur Lucie de Fatima. Et comment beaucoup de laïcs ne voient-ils toujours pas que l'Autorité catholique n'existe que pour établir la Vérité catholique, et dès qu'elle l’a trahie, elle perd son droit à être obéie ? Par la même désorientation. Et en quoi celle-ci consiste-t-elle, au juste ? En la perte de la Vérité, en la perte progressive de tout sens de l'existence même d'une vérité objective, parce qu'on a voulu se libérer de la réalité de Dieu et de ses créatures, pour la remplacer par la fantaisie des hommes, afin de pouvoir en faire à sa tête. Toujours la fausse liberté.
Mais Dieu n'abandonne pas son Église, et donc dans les années 1970 il a suscité Mgr Lefebvre pour lui venir en aide. Celui-ci a su reconnaître que les Papes et ses confrères au Concile quittaient la Tradition de l'Église au nom de la modernité, et que ce faisant, ils finiraient par détruire l'Église. Et alors il a su constituer à l'intérieur de l'Église, comme par miracle, une solide résistance à l'œuvre de destruction, sous la forme d'une Fraternité Sacerdotale qu'il a dédiée à St Pie X, Pape parfaitement clairvoyant quant à la corruption des temps modernes. Or, les Autorités romaines ne supportaient pas que l'on refusât leur supposé “renouveau” Conciliaire, et elles ont tout mis en œuvre pour que cette résistance disparaisse, mais Mgr Lefebvre leur a tenu tête. Pour assurer la survie de son œuvre d'une importance unique pour la défense de la Tradition catholique, en 1988 Mgr Lefebvre a procédé au sacre de quatre évêques, contre la volonté explicite des Autorités romaines fourvoyées, mais en accord implicite avec la volonté des Papes de toute l'histoire de l'Église, sauf des quatre derniers, tous gagnés au Concile. Cette décision héroïque de Mgr Lefebvre a été par la suite amplement justifiée par la décadence ininterrompue des Autorités de l'Église qui n'ont cherché qu'à la faire conformer au siècle pourri. De ces quatre évêques, celui qui parlait espagnol devait s'installer en Amérique du Sud pour s'occuper des fidèles qui voudraient garder la Foi de toujours dans tout ce continent autrefois si catholique, mais où il n'y avait plus d'évêques sûrs pour les mener au Ciel.
Hélas, la décadence n'a pas cessé depuis, mais c'est maintenant la Fraternité St Pie X qui tombe à son tour victime de la pourriture universelle. Lors de son Chapitre Général de 2012, ses chefs, sous leur Supérieur Général, l'ont fait basculer vers le Concile. Au lieu d'insister sur la primauté de la doctrine catholique de toujours, de la Tradition, ils ont ouvert la porte à un accord avec la Rome officielle, vouée au Concile. Et donc depuis 2012, la même désorientation fait son chemin à l'intérieur de la Fraternité, et au moins pour le moment on ne peut plus compter sur ses évêques. C'est bien triste, mais tout à fait normal dans l'état actuel de l'Église et du monde. Donc, encore une fois, il faut sacrer un évêque sûr pour assurer la survie de la Foi de toujours, surtout dans tout un continent d'âmes qui ont besoin d'un vrai pasteur pour se sauver pour l'éternité.
Que Dieu soit avec lui ! Prions la Très Sainte Vierge pour qu'elle le garde sous son manteau, fidèle jusqu'à la mort.

Mgr Richard WILLIAMSON
Mgr Jean-Michel FAURE
Mgr Thomas d’Aquin