mercredi 30 septembre 2015

l'Avis du prieur de Lille sur notre rapport au synode


l'avis du prieur de Lille : l'abbé Gaudray par Folgoët 2015-09-29 16:53:52
site Forum catholique
L'abbé gaudray a fait une analyse autrement plus percutante que celle de Mgr Fellay dont la voix ressemble désormais à celle des évêques "conservateurs" . Il remet en cause la nécessité même du synode et remonte à la racine du mal qu'est l'esprit du concile et sa faculté de remettre en cause la stabilité des lois divines ... et surtout le danger qui menace les fidèles de la Tradition..
Du bien vu !

Bien chers Fidèles,
Dieu seul connaît l'avenir. Pourtant l'étymologie même du mot « prudence » (pro-videre ou « savoir à l'avance ») indique que la pratique de la vertu oblige tout homme à anticiper le cours des événements à venir. Le pasteur d'âmes n'échappe pas à ce devoir.
Il ne lui suffit pas de résoudre les problèmes mais il est de son devoir de fournir les armes adéquates qui permettront à ceux qui lui sont confiés de grandir dans les tempêtes qui s'annoncent.

Le nouvel événement qui ébranle l'Église est le deuxième synode sur la famille qui se tiendra à Rome en octobre. On peut craindre que, devant la pression conjuguée du monde et des progressistes, le pape accorde la permission explicite de donner la communion aux adultères moyennant des conditions qui importent peu, puisque la chose est intrinsèquement immorale. Un autre cas de figure, malheureusement le plus vraisemblable, serait que le synode aboutisse à une conclusion vague qui laisserait à la conscience de chaque prêtre la possibilité de choisir. Mais imaginons que tout cela n'arrive pas, et, qu'au contraire, la doctrine traditionnelle soit proclamée. Les effets d'un tel dénouement seraient-ils tous positifs ? Il ne semble pas. Voici deux dangers qui guetteraient alors les catholiques.
Les âmes perdraient encore un peu plus le sens de l'immutabilité de la loi de Dieu. Dans nos démocraties modernes, nous sommes malheureusement habitués à ces coups de bélier qui ébranlent progressivement les consciences. Tant que les esprits ne se sont pas prêts, les projets de lois se multiplient jusqu'au jour où l'opinion publique est emportée. Il semblerait qu'il en est de même dans l'Église. Le vrai scandale ne serait pas provoqué par les théories fumeuses des progressistes. Ce qui lais¬serait une impression désastreuse dans la conscience des fidèles, c'est que la chose ait pu être objet de discussions. Ce qui resterait dans les mémoires, c'est que pendant plus d'un an, les hommes d'Église aient pu débattre de questions qui trouvent leurs réponses dans l'Évangile et la pratique constante de l'Église.

Le deuxième effet fâcheux atteindrait plus particulièrement les « traditionalistes ». La victoire de la morale catholique engendrerait, chez ceux-là, un mouvement de reconnaissance à l'égard des prélats que l'on qualifie aujourd'hui de conservateurs. De même que les Européens ont volontiers accueilli la culture d'outre-Atlantique après la seconde guerre mondiale, ainsi les fidèles seraient enclins à embrasser l'idéal de l'aile droite du clergé conciliaire. Une interprétation stricte des textes du nouveau magistère jointe à une forte action au sein de l'Église conciliaire apparaîtrait comme la seule attitude raisonnable. La position de la Fraternité Saint-Pie-X serait volontiers jugée abusive, irresponsable et stérile. Il semblerait que la ligne de crête à garder se situe-rait désormais entre les progressistes et les intégristes. Ce serait celle de « l'herméneutique de la continuité » qui, répéterait-t-on, « silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits » (Benoît XVI, le 22 décembre 2005). On prétendrait rejeter « l'herméneutique de la discontinuité et de la rupture », mais on aurait abandonné l'attachement intégral au magistère de toujours.
Fort de ces conjectures, quelle attitude les catholiques doivent adopter devant ces débats dont toute la presse se fait l'écho ? Il ne s'agit certainement pas de prendre parti en se contentant d'espérer que les moins modernistes l'emportent. C'est contre l'existence même d'une telle discussion dans l'Église qu'il faut s'insurger. Que l'affaisse-ment général des mœurs contraignent les pasteurs à se pencher sur des situations inouïes, c'est une chose. Mais qu'ils osent se demander si l'adultère ne pourrait pas être accepté dans l'Église est une impiété qui sera certainement punie par Dieu. Que si, parmi ces évêques, certains s'arrêtent en deçà des conclusions auxquelles leurs principes devraient les conduire, c'est probable-ment un effet de la miséricorde de Dieu. Mais ils ne sont pas pour cela de bons pasteurs. La sincérité ne suffit pas. ♦
Je vous bénis.
Votre tout dévoué
Abbé Thierry GAUDRAY