mardi 21 avril 2015

Analyse par l'abbé Pivert de la reconnaissance administrative de la FSSPX par l'Etat argentin



 La demande de la Fraternité Saint Pie X de se faire reconnaître par l’État argentin n’est pas en soi critiquable. Elle donne la personnalité juridique à la Fraternité Saint Pie X, ce qui est en soi une bonne chose. L’Église a toujours recherché la reconnaissance de sa personnalité juridique par les États.
Je n’ai pas assez d’éléments pour savoir jusqu’à quel point cette reconnaissance était nécessaire, sachant que, depuis son établissement il y a trente ans, la Fraternité Saint Pie X a pu accomplir son apostolat sans être reconnue.
Cependant, quoique la démarche de se faire reconnaître soit légitime en soi, elle est ici mise au service du rapprochement avec l’Église conciliaire et avec le monde, ce qui est gravement vicieux.
La déclaration de l’archevêque n’a aucune valeur ni aucune signification canonique.
On ne peut donc attaquer raisonnablement la Fraternité Saint Pie X sur ces points.
Les points inquiétants sont plutôt, une fois de plus, les bons rapports entretenus par la Fraternité Saint Pie X avec les autorités conciliaires et dans la réponse bienveillante de celles-ci.
Sachant que Rome et Menzingen sont d’accord pour un rapprochement par les faits, voici un fait de plus, qui n’est pas le plus grave, mais qui s’ajoute aux autres.
En effet, quoique la reconnaissance ne soit pas canonique, elle établit bien, et aux yeux de tous, la Fraternité Saint Pie X dans le camp de l’Église conciliaire. Elle l’établit dans un état de sujétion aux autorités ecclésiastiques argentines, qui, pour ne pas être canonique, n’en est pas moins réel et grave.
De plus, la Fraternité Saint Pie X acquiert par là une « respectabilité ». Être admise dans la vie publique, c’est tout ce qu’elle recherche, peu lui importe que cela la fasse entrer dans le système de nos adversaires.
Comme d’habitude, elle minimise la portée de son acte en parlant de décision purement administrative, comme si l’administratif n’était rien. Ce n’est pas ce qu’elle disait quand elle condamnait les abbés Salenave et Pinaud par la voie administrative.
La vérité est que la Fraternité Saint Pie X est en train de remplacer la fidélité aux principes et à la foi par une pure « praxis », ce qui est marxiste.